En quoi consiste ta fonction ?
Je suis cheffe de projets au Service de pilotage. Je supervise des groupes de travail liés notamment aux partenariats entre les académies de musique, des arts parlés, de la danse et des arts plastiques, visuels et de l’espace, et le PECA, mais aussi au pilotage des dix plateformes territoriales.
Une partie de mon temps est également dédiée à de la rédaction de notes relatives à de nouveaux dispositifs, de nouvelles procédures.
Mais je ne suis heureusement pas un rat de laboratoire, j’ai la chance de rencontrer de vrais opérateurs culturels et de vrais enseignants ou directeurs d’école notamment en tant que co-présidente des plateformes territoriales de Huy-Waremme, Luxembourg, Bruxelles, Verviers et Liège.
Enfin, je me consacre également à du suivi de projets pilotes dans les écoles, une autre manière de rester éveillée aux réalités des équipes éducatives et des acteurs culturels.
Comment as-tu été amené(e) à travailler au SPiP ?
Je suis un peu le dinosaure du PECA, ayant été engagée au sein de l’ex- Cellule Culture-Enseignement, et ayant travaillé durant plusieurs années à la mise en place, la supervision et la visite des anciens projets de collaboration, résidences d’artistes et partenariats privilégiés. Quand on m’a parlé de mes nouvelles missions PECA la première fois, début 2018, je me demandais où j’allais pouvoir caser ça dans mon horaire 😊.
Très vite, ces missions ont absorbé les précédentes et j’ai compris que, finalement, tous mes chemins préalables menaient au PECA, entre professeur de formation musicale en ESAHR, anthropologue de la communication ou responsable pédagogique aux Jeunesses Musicales
Tes loisirs, centres d’intérêt ?
Je n’ai toujours pas décidé ce qui était le plus important pour moi entre chanter, écrire ou peindre. D’un jour à l’autre, cela peut varier et c’est parfait ainsi. J’ai besoin de laisser circuler mon énergie, de lui trouver une échappée belle. Bien plus que des loisirs, ce sont des essentiels. Sinon, je m’ennuie et la vie est bien trop courte pour ça, non ?
Tes artistes préférés ?
Je suis (notamment) amoureuse de Francis Poulenc, qui a su si mélodieusement marier fantaisie et gravité, et de Nancy Huston, fascinante auteure traductrice, féministe réfléchie, musicienne singulière, philosophe des rapports de domination et des pulsions... J’ai rendu visite au premier, bon, ok c’était au Père Lachaise… 😊 tandis que je peux continuer à espérer une rencontre dans la vraie vie avec celle dont j’attends chaque année avec impatience la sortie du nouvel opus. Giacomo Puccini, Claude Debussy, Jérôme Bosch, Gustav Klimt, Edgar Morin ou encore Wes Anderson dialoguent aussi dans mon imaginaire au quotidien.
Une anecdote qui t’a marqué ou a fait évoluer ton parcours professionnel et/ou ta vie ?
A 10 ans, j’ai eu la chance de voir débarquer dans ma classe un professeur ESAHR venu promotionner l’enseignement de l’académie de mon village. Nous avons chanté quelques tubes enfantins et je n’ai cessé, dans les jours qui ont suivi de harceler mes parents, jeunes sportifs performants (contrairement à moi 😊) très peu intéressés alors par la chose culturelle, pour qu’ils m’inscrivent au cours de « solfège » avantageusement remplacé ensuite par la « formation musicale ». Je suis parvenue à mes fins et cette rencontre providentielle (devenue ma collègue 10 ans plus tard) a réellement déterminé une bonne partie de ma vie.
Quel est la devise qui te définit le plus ?
Plutôt qu’une devise ou une citation, je préfère une incitation : « faire lien pour faire sens » qui, paraît-il, me colle un peu à la peau dans la vie quotidienne et qui est aussi le leitmotiv du PECA. Dans le PECA, ce qui me passionne en effet le plus, en dehors de tous les possibles culturels et artistiques pour les élèves et leurs enseignants, c'est la dimension de « reliance » entre des secteurs qui ne parlaient pas nécessairement la même langue au départ, entre acteurs qui doivent dépasser de potentielles dynamiques de concurrence, entre champs artistiques, entre disciplines scolaires... Voir tous ces liens se créer et se consolider au bénéfice des élèves, pour leur permettre de découvrir et de s'approprier d'autres grilles de lecture du monde, c'est un peu magique.
Quel est ton arme secrète/ton talent caché ?
J’aime bien rire de moi-même, embarquer dans ma montgolfière intérieure pour me regarder de loin et me dire « bon, ça, ça ne va vraiment pas, change-moi ça tout de suite » et redescendre sur terre dans une version si possible un peu meilleure de moi-même.
Où te rencontrer ? (ou Quel est le lieu qui te correspond le mieux ?)
Le nez dans un bouquin, les mains dans la peinture, la tête emplie d'un air de la fin du 19ème ou du début du 20ème. En Belgique ou en Suisse, là où se joue un autre pan de ma vie durant les week-ends et les vacances.
What else ?!