En quoi consiste votre fonction ?
Je suis co-responsable financier du Service de Pilotage du PECA (SPiP), c’est-à-dire que c’est moi qui m’occupe de gérer les frais de fonctionnement du SPiP. Dans le cadre des projets pilotes, je rédige les arrêtés, établis les tableaux de paiement des différentes tranches de subvention.
Mais mes fonctions ne s’arrêtent pas là : dès cette année scolaire, je vais devenir co-gestionnaire des projets Méliès et d’autres encore dans les années à venir. Je suis le petit dernier du service et toujours un peu en écolage. Il faut que je fasse mes preuves.
Je suis également le secrétaire du Conseil de l’Éducation Culturelle et Artistique (CECA) : j’en convoque les réunions et en rédige les PV. Puis, comme mes collègues, je supervise des groupes de travail comprenant les principaux acteurs de l’enseignement en FWB. Ceux auxquels je participe sont évidemment plutôt liés au budget.
Comment en êtes-vous venu au SPiP ?
J’ai été prof pendant près de vingt ans. Très actif au sein de mon école, j’organisais une multitude de projets culturels et artistiques qui se succédaient et s’entremêlaient tout au long de l’année, année après année. Mais j’avais le sentiment qu’il me manquait quelque chose… Et puis le Pacte d’Excellence est arrivé et, avec lui, les Comités de Pilotage des écoles. L’idée était géniale ! Enfin les enseignants devenaient acteurs de l’avenir de leur école, avaient le pouvoir de changer et d’améliorer les choses au sein de leur établissement ! Je me suis donné à fond dans ce projet. J’avais enfin le sentiment de m’accomplir. Le temps passant, nous avons bouclé notre plan de pilotage et son application est devenue une routine bien rodée assez rapidement. On n’avait plus besoin de moi… Mais je voulais être acteur de cette réforme et à plus grande échelle pour toucher davantage d’élèves. Et si, en outre, mon travail pouvait faire écho à mon amour de l’art et de la culture... C’est tout cela qui m’a conduit au SPiP.
Vos loisirs ?
Le jardinage. Pour moi, c’est un art qu’on néglige trop souvent. Concevoir et entretenir un jardin me détend. Je crois qu’on a besoin de retrouver le contact avec la nature. D’ailleurs, je ne porte jamais de gants : j’aime le contact de la terre et son odeur. Un jardin, c’est l’éloge de la lenteur. On plante pour en profiter seulement 5 ou 10 ans plus tard. C’est un peu une école de la vie avec ses réussites et ses échecs. Quand on vient chez moi à l’improviste, on a plus de chances de me trouver en vêtements déchirés et sales, les ongles noirs et les mains terreuses plutôt qu’en chemise cintrée et petit veston. Ça surprend toujours car c’est très éloigné de l’image policée que je renvoie à l’extérieur.
Enfin, il y a la musculation. J’y consacre plusieurs heures par jour, mais c’est davantage par habitude et par hygiène de vie que par réel intérêt. En fait, je ne cherche pas la performance, mais juste à maintenir mon niveau d’endurance et ma forme physique.
Votre artiste préféré
Le peintre des saints aux ongles sales, le Caravage ! Je trouve que c’est le plus « PECA » des peintres anciens. Il permet à tous d’accéder à la culture, lui qui n’hésitait pas à prendre pour modèle un vrai charpentier quand il voulait représenter saint Joseph ou un pêcheur pour faire saint Pierre. Chacun peut se reconnaître dans ses œuvres. Elles sont aussi très faciles d’accès pour les élèves : on n’a pas besoin de connaître tous les codes iconographiques de l’époque pour les comprendre. Les élèves parlent plus facilement de ce qu’ils comprennent. Ça sert d’accroche pour pouvoir approfondir ensuite. Et sa vie est tout aussi passionnante pour eux que ses œuvres. Je rapproche beaucoup ses tableaux des films de Pasolini, pour les toutes mêmes raisons. C’est pourquoi j’affectionne particulièrement ce vidéaste.
Une anecdote vous concernant
J’ai été pendant deux ans secrétaire régional et personnel encadrant pour les Miss de Geneviève de Fontenay, en France. Mes aptitudes d’enseignant y ont été grandement appréciées, notamment pour tout ce qui concerne l’encadrement d’un groupe lors de sorties ou la gestion des coulisses lors d’un spectacle. Rien de tel qu’un prof pour ça. Je suis tombé dans le monde des Miss totalement par hasard. Mais cette expérience fut pour moi très enrichissante. On évoque toujours l’image négative de la femme que peuvent véhiculer les concours de Miss. Mais c’est très éloigné de ce que j’y ai découvert et appris. On y rencontre des jeunes femmes de plus en plus instruites, avec un plan de carrière bien défini, qui se servent de ces concours à la fois comme outil d’émancipation sociale mais également comme tremplin pour une activité professionnelle. Et on oublie souvent que ces concours ont aussi une vocation culturelle : les Miss représentent leur région et doivent en faire la promotion, elles représentent aussi leur pays à l’étranger.
La devise qui vous définit
« Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit », La Rochefoucauld. N’est-ce pas un projet un peu fou, pour un prof ou une équipe éducative de vouloir monter une pièce avec ses élèves ? Que ça marche ou non, il est bon d’essayer : les élèves en gardent des souvenirs inoubliables et leur vie en est enrichie.
Votre arme secrète
Un cocktail ! Mettez dans un shaker un grand sourire, une patience infinie, une bonne dose de politesse, beaucoup d’humilité et une pincée d’autodérision. Secouez et servez : ça désarme presque toutes les situations.
Où vous rencontrer ?
Dans mon jardin ! Blague à part, les endroits que je fréquente le plus ce sont les salles de sport ou les salles de théâtre expérimental. J’adore ça. Il y a les Marolles où je vais très fréquemment aussi. J’adore ce quartier qui a su préserver son âme et sa culture avec sa brocante, ses bistrots, ses antiquaires, ses habitants (qu’on croise toujours dans les rues, au même endroit) et leurs histoires. Tout me plaît dans les Marolles. Je suis plutôt campagne que ville, mais je crois c’est un endroit où je pourrais vivre.